Union de l’énergie en Europe, une nécessite environnementale et géopolitique

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A Bruxelles, on discute en ce moment de l’Union de l’énergie. Vous me direz, les débats à la Commission Européenne ne sont pas des plus passionnants. Certes, mais. L’énergie fait partie de ces domaines où non seulement entreprises privées et action étatique se mêlent, mais surtout où une coopération européenne fait sens : quand il est question des textes règlementaires concernant la taille des tomates, je veux bien qu’on est d’autres soucis à gérer. Mais quand il s’agit de diminuer la facture énergétique des ménages et entreprises, d’assurer l’indépendance de l’approvisionnement énergétique de l’Europe et d’avancer sur le chemin d’une économie décarbonnée, l’attention des citoyens pour appuyer le processus et éventuellement peser sur les discussions ne parait pas inutile.

Jean-Claude Juncker a fait de l’Union sur l’énergie une priorité de son mandat à la tête de la Commission Européenne. Ce n’est pas une nouveauté pour l’UE, dont la genèse date de 1951 avec la CECA les questions énergétiques (charbon), puis de l’Euratom en 1957 (énergie atomique). Mais cela fait maintenant une dizaine d’année que la Commission veut relancer la coopération européenne dans l’énergie, car les chiffres sont peu flatteurs : l’Europe dépend à 53% des importations pour son approvisionnement, pour une facture de 400 milliards d’euros par an. Il a été assez souligné que cela nous rend vulnérable sur le plan géopolitique : nous sommes dépendants de la Russie, d’où nous provient un tiers de notre consommation de gaz ; mais nous sommes aussi sujets aux perturbations causées par les conflits au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. On relève moins par-contre le déficit de compétitivité que subissent nos entreprises en raison de coûts élevés de l’énergie.

Enfin, l’Europe veut renforcer son rôle de leader mondial de la transition énergétique en vue de la Conférence Climat 2015 (COP 21) qui se déroulera à Paris à la fin de l’année. Une stratégie à l’échelle européenne ne serait pas de trop pour atteindre les objectifs ambitieux qui ont été fixé par les 28 membres de l’UE en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Malheureusement, si les objectifs sont communs, les politiques à adopter pour les atteindre sont loin de faire consensus parmi les Etats membres. En réalité, chaque pays tente de préserver sa souveraineté et ses intérêts en matière énergétique en mettant l’accent sur des points différents. La Pologne, avec l’entreprise Orlen Upstream, insiste sur l’indépendance énergétique et la réduction des coûts pour défendre son exploitation des gaz de schiste. L’Allemagne, qui a décidé d’arrêter tous ces réacteurs nucléaires, quitte à compenser par une hausse des énergies carbonées, insiste sur le développement des énergies renouvelables avec E.ON et RWE. La France enfin, avec notamment son géant EDF, souligne l’importance de soutenir la filière nucléaire pour parvenir à atteindre les objectifs de réduction du CO2 tout en assurant notre indépendance énergétique, sans pour autant augmenter la facture énergétique des ménages et mettre en danger la compétitivité de nos entreprises.

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