Le nucléaire, l’atout charme de l’industrie française ?

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Alors que le déficit commercial de la France se chiffre à hauteur de 61 milliards d’euros, la question énergétique se pose de manière récurrente. Tandis que le pétrole est le premier poste d’importation, le nucléaire permet de préserver relativement le niveau de nos exportations. Dans un contexte économique difficile, plusieurs indices nous poussent à croire que legouvernement socialiste pourrait envisager de faire demi-tour sur la question du nucléaire au nom de la fameuse compétitivité française

Il y a quelques jours, l’American Nuclear Society distinguait le Commissariat de l’Energie Atomique (CEA), notamment pour ses études sur le cycle des combustibles. A l’occasion de la visite du site de Marcoule, le président del’ANS expliquait ainsi, « il y a tellement de compétence sur les cycles nucléaires en France… EDF est un acteur global, qui a fait beaucoup pour la standardisation, que nous n’avons pas aux Etats-Unis puisque nos cent réacteurs nucléaires sont exploités par 32 opérateurs ».

L’expertise française sur ces questions est reconnue à sa juste valeur dans le monde entier, comme le prouvent les nombreux chantiers d’EPR prévus en Angleterre, ou encore en Chine. De ce fait, la présence de l’ancienne patronne d’Areva, Anne Lauvergeon, dans la délégation présidentielle à Washington, aura sans doute permis d’évoquer le sujet d’une future collaboration transatlantique sur le dossier du nucléaire

D’autant que des fuites dans Le Monde, reprises dans Les Echos indiquent qu’on envisage au Ministère de l’Energie de remplacer une partie du parc nucléaire par des EPR de troisième génération. Une décision qui viendrait renforcer l’interprétation des propos du Président lors de la deuxième conférence environnementale : « La loi sur la transition énergétique se bornera à poser le principe d’un plafonnement à son niveau actuel de notre capacité de production nucléaire ».

Comme le décryptent les journalistes, les débats auront de toute façon lieu au Parlement, lors de l’examen du projet de loi sur la transition énergétique prévue dans le courant de 2014. François Brottes, « conseiller énergie » de François Hollande pendant la campagne souligne d’ailleurs, que pour « le règlement de l‘Assemblée nationale, article 36, alinéa 6, l‘énergie relève de la compétence de la commission des affaires économiques ».

Autre raison qui pourrait accélérer voire amplifier cette stratégie de compétitivité industrielle, le score des partis anti-nucléaires aux élections intermédiaires. Enfin, ce changement de position pourrait aussi faire écho aux positions développées par le président d’ENI, Paolo Scaroni, à l’encontre de certaines orientations européennes : « La politique énergétique de Bruxelles fait peser des risques sur la reprise économique en Europe ».

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