L’Afrique mérite mieux que des repris de justice pour son développement : le cas Loik Le Floch-Prigent

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Il serait bien naïf de suggérer que les dommages de l’affaire Elf ont affecté exclusivement la France. Au temps où Elf Aquitaine était un grand opérateur pétrolier en Afrique, les malversations de ses dirigeants, dont Loïk Le Floch-Prigent, ont engendré des décennies de corruption au Congo-Brazzaville, au Gabon et en Angola.

« Au Congo-Brazzaville, chaque balle a été payée par Elf ». Cette réplique de l’ouvrage Noir Silence illustre parfaitement les propos de l’ancien président d’Elf, Loïk Le Floch-Prigent : « tous les mois, lorsque leur pétrole est vendu, les Congolais voient une partie de leur argent aller directement chez Elf pour rembourser les armes ». Loik Le Floch-Prigent, L’ex-PDG d’Elf Aquitaine est donc une personnalité bien connue des Congolais, mais aussi des prisons françaises dans lesquelles il a récemment effectué un énième séjour fin 2010.

Bien que l’homme déclare abusivement à la presse mondiale être à présent quitte avec la justice française, Loïk Le Floch-Prigent n’a pas renoncé à son carnet d’adresses africain, et plus particulièrement à ces précieux contacts congolais. Ainsi, Loïk Le Floch-Prigent se prétend aujourd’hui être le confident et le conseiller de nombreux hommes d’Etats africains.

Il n’y a donc rien de déroutant à observer Loik le Floch-Prigent se rendre très régulièrement en Afrique, comme le font de nombreuses personnalités françaises en manque de reconnaissance à Paris. Ainsi, dès juillet 2006, sa présence au Congo en tant que conseiller de la société d’expertise suisse Pilatus Energy appartenant à son ami Abbas Yousef, afin de négocier de futures recherches d’hydrocarbures dans la région du Ngoki, fut très remarquée.

Avant son retour en prison en 2010 et depuis sa sortie récente, Loik Le Floch-Prigent prétend avoir déjà rencontré le Président congolais à de nombreuses reprises à Paris et dans la résidence présidentielle d’Oyo, afin de lui exposer ces nouvelles ambitions commerciales au Congo et d’obtenir son soutien. Manifestement en vain.

C’est en véritable profiteur que Loïk Le Floch-Prigent convoite les ressources du sol congolais, ou du moins essaie-t-il de se présenter comme facilitateur dans le cadre de leur exploitation. Il en résulte un simple rôle de parasite.

Loik Le Floch-Prigent frappe aujourd’hui à toutes les portes des éminences congolaises pour obtenir pour son propre compte la licence d’exploitation des gisements du Ngoki attribuée à son ancien ami Abbas Yousef, propriétaire de la société Pilatus Energy.

Pour ce faire, Loik Le Floch-Prigent a même créé sa propre société pétrolière, Pilatus Group. Coïncidence ? Pas vraiment car Loik Le Floch-Prigent joue sur l’homonymie existante entre les noms des sociétés. Comme l’indique l’article intitulé Deux Pilatus pour une licence, publié dans la revue Africa Intelligence n°661 en date du 19 octobre 2011, Loik Le Floch-Prigent est d’ailleurs sous le coup d’une plainte déposée à son encontre par Abbas Yousef à Brazzaville pour « contrefaçon ».

Le Congo et ses ressources naturelles est donc indirectement la proie de Loik Le Floch-Prigent prêt à bafouer les principes de l’amitié et de la légalité pour s’octroyer quelques passe-droits et autres subsides.

L’Afrique ne mérite-t-elle pas mieux que des repris de justice, escrocs du dimanche, pour mettre en valeur ses richesses ?

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