La verrerie royale de Saint-Louis, quatre siècles de tradition

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En 1767, Louis XV autorise la fondation d’une verrerie sur la cense de Muntzthal, où une verrerie avait été en activité entre 1586 et le début du XVIIé siècle. Depuis, la cristallerie Saint-Louis, détenue par le groupe Hermes, s’impose aux quatre coins du monde. L’exceptionnelle est le maître mot, la main de l’homme et souveraine.

L’Histoire de la cristallerie Saint-Louis :

Dans les années 1780, cet établissement produit non seulement du verre à vitre et de la gobeleterie, mais également du cristal. Ce verre à l’éclat particulier, obtenu grâce à l’adjonction d’oxyde de plomb au mélange des matières de base, n’était jusque là fabriqué qu’en Angleterre. Sa mise au point valut à la Verrerie royale de Saint-Louis la reconnaissance de l’Académie royale des Science en 1782.

À partir de 1825, la manufacture se consacre exclusivement à la fabrication de cristal, avec des gobelets et des services de verres taillés ou gravés. En 1837, elle lance des articles de couleur et, en 1844, des opalines. Un an plus tard, elle présente ses premières pièces filigranées. Cette année là, elle est également la première cristallerie française à réaliser une boule à millefiori.

La cristallerie Saint-Louis sera rapidement suivie par Baccarat, son éternelle rivale. La diversité et la qualité de ses productions permettent à Saint-Louis de connaître une période industrielle brillante sous le Second Empire.

Se retrouvant en territoire annexé suite à la guerre de 1870, la cristallerie de Saint-Louis doit s’adapter à un nouveau marché. Aussi se lance-t-elle dans la fabrication de lampes à pétrole pour les mines et de lampes d’éclairage pour les compartiments de chemin de fer. Toutefois la manufacture continue à fabriquer des modèles haut de gamme et accroît tout particulièrement ses productions dans le domaine de la lustrerie.

Toujours attentive aux modes, elle saura aussi se renouveler avec sa ligne d’Argental au temps de l’Art nouveau. Elle ne restera pas non plus à l’écart du mouvement Art déco, faisant appel à Jen Sala, Jean Luce ou encore Maurice Dufresne pour créer des modèles.

Saint-Louis et la crise des années 1930 :

Pourtant, comme toutes les industries de luxe, la cristallerie de Saint-Louis est frappée de plein fouet par la crise des années 1930. Difficultés toutefois tempérées par des commandes importantes de verres en cristal, telles celle pour le paquebot Normandie, véritable vitrine de l’art français, ou celle de la Présidence de la République en 1938 pour orner la table déjeuner offert en l’honneur du roi Georges VI et de la reine Elizabeth d’Angleterre dans la Galerie des Glaces de Versailles.

Après la guerre, Saint-Louis, cherchant à répondre aux attentes des jeunes générations, crée des lignes plus épurées et des taille simples et profondes, tout en continuant à produire ses services traditionnels toujours appréciés et demandés dans le monde entier. C’est également après la Seconde Guerre mondiale que l’on voit renaître l’engouement pour les presse-papiers. Après de nombreux essaie pour retrouver les secrets de fabrication.

Aujourd’hui, Saint-Louis cherche à la fois à perpétuer une tradition plusieurs fois séculaire tout en étant ancrée dans son temps. Sous l’impulsion d’Hermes, devenu actionnaire majoritaire en 1994, la cristallerie adapte son savoir-faire ancestral au profit de ses créations modernes.

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