La génération Y

On dit que « chaque nouvelle génération transcende la précédente ». Comme la génération X a transcendé la génération des Baby-Boomers, aujourd’hui, c’est au tour de la génération Y de faire sa place. Souvent pointée du doigt et incomprise, cette génération qui devient maintenant adulte, cherche à se tailler une place dans le monde. Voici un portrait des « Y », qui vous aidera peut-être à mieux comprendre ces jeunes.

La génération Y comprend les personnes qui sont nées entre 1980 et 1995. Elle tire son nom de la génération précédente, nommée génération X. La génération Y désigne aussi le « why » des jeunes de cette génération qui ont tendance à tout remettre en question. De plus, la génération Y est composée principalement des enfants des baby-boomers.

Guerre et politique

Contrairement à leurs grands-parents qui sont nés avant ou pendant la guerre, et leurs parents qui ont eu à reconstruire après la guerre, la génération Y n’a pas eu à subir d’apocalypse ou de guerre froide. Cette génération se considère comme étant pacifique. Elle ne comprend pas pourquoi les pays se font la guerre parce qu’ils ont toujours connu le monde où les gens discutent pour régler un conflit. Ils ont aussi grandit dans un monde où la liberté d’opinion et d’expression était déjà acquise. De plus, ils ont toujours connu le monde avec la liberté de circulation des personnes.

Les jeunes de la génération Y ne croient pas en la politique. Ils sont nés dans un monde politique de déception, où les politiciens ne prennent pas en compte l’opinion publique. Ces jeunes désirent changer les choses mais croient préférable de le faire à leur manières et avec leur moyens, plutôt que de se tourner vers leurs politiciens, car croient-il et peut-être avec raison, que leur politiciens ne se concentrent que sur leurs intérêts personnels.

Une culture sans culture, où le besoin d’individualité

La génération Y consomme tout ce qu’on lui propose très rapidement, les technologies évoluant à un rythme effréné, la mode, la musique, les films etc. On dit de la génération Y qu’elle est une culture sans culture. Les sociétés de masse étant de plus en plus denses, l’individu Y ressent l’urgence de se définir en tentant de sortir de l’ordinaire. Contrairement aux générations précédentes où les adolescents s’habillaient tous pareils et voulaient être acceptés de leurs pairs, la génération Y cherche à trouver son individualité et à s’émanciper.

Les jeunes Y ont grandi dans une culture pop omniprésente. La présence d’emblèmes provocatrices telles que Madonna, Britney Spears et Lady Gaga, ont fait en sorte que la provocation est devenue une norme. De plus, les parents des Y, soit les baby-boomers, sont des gens qui travaillent tout le temps et qui consacrent très peu de temps à leurs enfants. Il est donc normal pour cette génération qu’un des moyens principaux pour attirer l’attention des adultes sur eux soit de provoquer.

Transformations morales

La sexualité

Ils ont pris pour acquis les transformations morales acquises par nos parents dans la années 1960 et 1970, telles que l’émancipation des femmes et la considération de l’homosexualité et de la bisexualité. Ayant une bonne compréhension et acceptation de l’orientation sexuelle de chacun, la génération Y a une meilleure compréhension de nouveaux phénomènes tels que le transgenre, ou changement de sexe.

La génération Y a connu un monde où la liberté sexuelle était déjà acquise. Depuis l’époque de l’adolescence de nos parents, où le sexe entre adolescent était interdit, on a fait beaucoup de progrès au niveau de l’acceptation de la sexualité chez les jeunes. Depuis la révolution sexuelle dans les années 1960 et 1970, on diffuse largement aux jeunes l’information sur la protection et sur la contraception. Les jeunes de la génération Y n’ont jamais connu le monde sans le SIDA et les MTS. Ils sont éduqués et informés sur la sexualité et conscient de leur responsabilité sur leur propre protection.

L’environnement

Les jeunes de la génération Y ont été élevés avec une conscience de l’écologisme et de l’environnement, qui était précédemment l’affaire d’une minorité. De plus, ils ont grandit en étant témoin du réchauffement de la planète et sont conscient de l’impact de leurs actions sur l’environnement. Contrairement à leurs parents qui eux ont grandit dans une société de consommation rapide où l’on achète et on jette, les jeunes de cette génération croient nécessaire de prendre en charge la préservation et la protection de leur héritage qu’est la Terre. Non seulement s’intéressent-ils aux nouvelles énergies renouvelables et au développement durable, ils prennent aussi des actions dans leurs vies de tous les jours tels que le recyclage, le compostage, la réutilisation et la réduction de leur consommation.

Société multiethnique

Les jeunes de la génération Y ont grandi dans une société multiethnique. Contrairement à leur parents et grands-parents qui ont connu une société majoritairement blanche et francophone au Québec comme en France, la génération Y a grandi en côtoyant les autres cultures et en étant plus ouverts et compréhensifs. On ressent beaucoup moins de racisme au sein de la génération Y et une plus grande ouverture d’esprit et un plus grand respect entre les différentes cultures. De plus, les émissions de télévisions pour adolescents sont axées sur les différences et l’acceptation. On ne peut pas dire que l’acceptation des autres est générale, mais on note une grande amélioration si l’on compare avec la génération des baby-boomers.

La religion

Pour les jeunes de la génération Y, la religion prend une place différente que pour leur parents et grands-parents. Les baby-boomers se sont détachés de la religion en n’allant plus pratiquer à l’église, mais les jeunes Y se détachent de la religion elle-même. Une majorité des jeunes de la génération Y croient en Dieu, ou en un pouvoir supérieur, mais ne ressentent pas le besoin d’adhérer à une religion précise pour pouvoir y croire. On ressent une recherche spirituelle individuelle chez les individus Y et ils veulent avoir la liberté de pratiquer leur croyances comme bon leur semble, sans avoir à rendre de compte à qui que ce soit. La génération Y est la moins religieuse observée à ce jour.

La société

Contrairement à ce que beaucoup de gens croient, les jeunes de la génération Y ne sont pas « paresseux » ni des « enfants-rois ». Ils veulent une société juste et équitable, l’égalité des sexes et une éducation accessible pour tous. Les « Y » n’ont pas peur de sortir dans les rues de défendre ce en quoi ils croient et de remettre en question les systèmes établis. Ils veulent créer un meilleur monde et ont une conscience sociale très éveillée.

La famille et le travail

Les jeunes de la génération Y délayent la transition de l’enfance à l’âge adulte à cause des erreurs faites par leurs parents. Pour la génération des baby-boomers, on devait se marier et avoir une carrière à un très jeune âge. Les jeunes d’aujourd’hui ont connu les conséquences de ce style de vie comme le divorce, les familles éclatées et reconstituées et des carrières où leurs parents étaient malheureux. La majorité des jeunes de cette génération veulent se marier, ou du moins former un couple et avoir des enfants, mais préfèrent attendre d’avoir trouvé le bon partenaire pour concevoir des projets de vie. De plus, ils veulent faire carrière, mais n’hésiteront pas de changer d’emploi à plusieurs reprise jusqu’à ce qu’ils aient trouvé la carrière appropriée pour eux.

La génération Y recherche une meilleure qualité de vie dans leur travail et dans leur vie personnelle. Ils ont de très grandes espérances vis-à-vis leur travail et désire le modeler à leur style de vie, à leur personnalité et à leurs espoirs. La génération Y est caractérisée par son goût pour l’innovation, sa créativité et son aversion pour les pertes de temps. Cette main-d’œuvre est habituée aux échanges d’idées et à l’accomplissement de tâches multiples. C’est une génération qui tend plus vers l’élargissement des possibilités et au développement de ses compétences plutôt qu’aux promotions.

La communication et les médias

La génération Y n’a jamais connu le monde sans internet et les médias de masse. Aujourd’hui, elle connait une nouvelle forme de communication rapide et instantanée que leurs prédécesseurs n’ont pas connue. La montée extrêmement rapide du message texte, des emails, des vidéos en ligne sur YouTube et les réseaux sociaux tels que Facebook et Twitter ont contribué à rendre la génération Y totalement dépendante aux technologies et la consommation d’information démesurée. Les technologies informatiques ont engendré une extension des réseaux de sociabilité bien au-delà du contact physique.

Cette génération est naturellement plus à l’aise que les précédentes avec les technologies de l’information, et Internet en particulier. Chacun a accès à des outils de création et de communication dont les générations précédentes ne pouvaient que rêver. Aujourd’hui, on peut écrire sur son site web personnel, ou son blog, depuis n’importe quel ordinateur, la diffusion du contenu étant immédiate. La net generation a toujours connu le monde avec les avancées technologiques et aujourd’hui ils possèdent tous des cellulaires, des lecteurs MP3 en plus d’un ordinateur, dont ils ne pourraient se passer.

Au final, la génération Y est bien différente des générations précédentes. En plus, d’apprendre beaucoup plus rapidement et de maîtriser les technologies, cette génération vit à un rythme effréné. Cependant, elle sait établir l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle beaucoup plus aisément que ses prédécesseurs. Au final, peut-être devrions-nous chercher à comprendre cette génération qui aurait beaucoup à nous apprendre!

Emilie Paquin est auteure et conférencière en développement personnel. Elle est l’auteure du livre « Comment trouver sa voie? », et contribue aux magazines Mieux-Être et Cheminement, ainsi qu’au site internet Mesacosan.

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