La confusion se résout elle-même

Partagez cet article !

« Lorsqu’on peut demeurer à sa propre place sans confusion, c’est comme un fleuve qui retourne à l’océan. Les pensées s’apaisent à leur propre place, aussi n’est-il pas nécessaire de chercher des solutions intelligentes. »

Si nous avons un corps, il y aura toujours des problèmes avec le corps. Si nous avons une relation, il y aura toujours des problèmes dans la relation. Si vous essayez de faire quoi que ce soit dans votre vie, il y aura toujours d es difficultés. C’est ainsi. Par conséquent, nous ne devrions pas être surpris qu’il en soit ainsi. Le texte dit: « Les pensées s’apaisent à leur propre place, aussi n’est-il pas nécessaire de chercher des solutions intelligentes. » Tous les lamas que j’ai rencontrés ont des problèmes dans leur vie. Ils ont des problèmes dans leurs relations, des problèmes avec leurs étudiants, des problèmes avec leurs propres enfants. Mais le point essentiel, c’est qu’ils sont capables de vivre avec ces problèmes. Ils ne nient pas l’existence des problèmes, mais ils n’en font pas toute une histoire, parce qu’il est normal d’en avoir. Nous ne devrions pas être surpris d’avoir des problèmes.

La seule solution à tous les problèmes, c’est de demeurer à sa propre place et d’être confiant dans le fait que toutes les choses qui émergent sont des choses qui passent. Toute manifestation est impermanente C’est l’attachement, le désir et l’impatience qui nous font chercher des solutions spéciales, des réponses qui nous permettront de vivre notre vie comme nous l’entendons. Mais ces solutions à court terme n’amènent pas de réelle liberté car elles nous enroulent toujours davantage dans la dualité réifiée. Toute manifestation, quelle soit « bonne » ou « mauvaise », émerge de la nature de base, ouverte, et y retourne.

Notre impression habituelle, c’est que les pensées amènent quelque part. Même lorsque nous avons des formes de pensée très improductives, comme l’habitude de nous faire du souci, nous considérons comme normal de croire que le fait de ressasser sans relâche les mêmes problèmes nous of frira, d’une manière ou d’une autre, de nouvelles perspectives. Maintenant, au lieu de suivre le contenu, qui semble si fascinant, si nous nous focalisons sur la manière de penser, nous voyons que nous devons à nouveau penser à quelque chose, parce que la première pensée que nous avons eue est partie, et la seconde aussi, et ainsi de suite. Les pensées répétées maintiennent l’objet/l’image vivants pour nous, comme s’ils existaient par eux-mêmes plutôt que d’être le sous-produit du courant des pensées. Chaque pensée doit être remplacée par une autre, parce que les pensées ne cessent de disparaître. Elles sont impermanentes ‑ elles s’évanouissent d’elles-mêmes sans le moindre effort de notre part. C’est l’auto ‑libération de la pensée ‑ et par extension du même principe, nous pouvons faire l’expérience de l’auto‑libération de toutes les idées, de toutes les émergences. C’est le travail de l’ego que de recycler les idées, de répéter les compulsions, de remonter les mêmes scènes, de faire des transferts, etc. etc., et cela crée l’illusion que ce qui est passager a une existence permanente.

L’expérience vécue de cela, et en particulier l’expérience de la nature impermanente de toutes les émergences à partir desquelles nous construisons notre impression de « je », nous permet un lâcher prise, et ainsi, le mouvement peut apparaître et passer tout en révélant l’immobilité qui jamais ne change. Cette immobilité est la nature de base de l’esprit, insaisissable, elle n’est ni un objet ni une chose, non entachée par aucune émergence, détendue, ouverte, non défendue et accueillante pour toutes les émergences, tandis qu’elles apparaissent et disparaissent.

Nuden Dorjé – « Le miroir au sens limpide » – pp 146-148

Loading

Partagez cet article !

Des Livres pour Changer de Vie !