Essai routier complet: Jeep Wrangler Unlimited 2009

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On m’avait prévenu de m’attendre à une forte consommation d’essence mais je voulais à tout prix essayer cette icône de l’industrie automobile: le Jeep Wrangler. En plus, j’ai eu le plaisir de me faire prêter la version Unlimited, une version quatre-portières qui ajoute le volet familial à celui que l’on peut comparer à un Tonka. D’abord, il est important de faire un historique de la marque Jeep, le Wrangler étant étroitement lié à l’histoire.

Jeep a été créé lors de la Seconde Guerre Mondiale. Cependant, elle ne devient une vraie marque qu’en 1963, lorsque Kaiser-Jeep forme une entité séparée de Willys-Overland. Ce changement marque aussi la scission de la gamme Jeep en deux branches. Le CJ, ancêtre du Wrangler, modèle directement issu du véhicule préféré des GI pendant la guerre, est logiquement maintenu, mais se voit flanqué de la familiale Wagoneer, une variante plus « urbaine » conservant le cachet des jeeps et proposant en option les quatre roues motrices. En fait, ce Wagoneer est le précurseur d’une nouvelle catégorie: les 4×4 aptes au tout-terrain et rarement utilisés dans ces conditions. En un mot, les VUS (véhicules utilitaires-sport). Loin d’être éclipsé par des modèles plus « luxueux », le CJ continue d’écrire sa légende. Il est produit aux quatre coins du monde par différents constructeurs (au Japon par Mitsubishi, en Espagne, au Portugal, en Israël et en Afrique du Sud), mais c’est en Inde qu’il perdure le plus longtemps. Sous l’appellation Mahindra, il est assemblé sous licence depuis 1947 et est aujourd’hui motorisé par Peugeot.

Pour en revenir au fabricant des versions américaines, Kaiser-Jeep, il est trop petit pour survivre seul, même avec un modèle aussi populaire. C’est la raison pour laquelle Jeep fusionne avec American Motors en 1970, ce dernier développant la gamme en y adaptant son V6 à partir de 1971. Puis, à la fin des années ’80, AMC-Jeep-Renault se retrouve confronté à d’autres problèmes financiers. Chrysler rachète ce qui reste en 1990, change la marque AMC pour Eagle, disparue depuis, intègre la marque Jeep à ses concessions pendant que Renault délaisse le marché américain. Le Jeep Wrangler est donc le seul descendant direct de la création de Jeep puisque les qualités intrinsèques de sa plate-forme sont demeurées intactes.

Il y a quelques années, Jeep avait concocté une version Unlimited comptant sur un empattement plus long afin d’offrir plus d’espace aux occupants. Loin d’être mauvaise, cette idée a été améliorée en 2006 alors que Jeep réaligna le tir en ajoutant deux portières supplémentaires. Le Jeep Wrangler gagne alors en accessibilité en plus d’une versatilité et d’un confort accru. En fait, grâce à son empattement plus long, on se fait beaucoup moins « brasser » que dans la version à deux portières.

Le Jeep Wrangler Unlimited 2009 nous revient avec cette silhouette très carrée qui n’est pas sans rappeler celle des Hummer. Alors que le Hummer (le H2 particulièrement) s’est embourgeoisé, le Jeep est resté près du peuple et peut être dépourvu de son toit pour une expérience en plein air inédite. Le Jeep Wrangler Unlimited est disponible en trois versions soit X, Sahara et Rubicon. Ces trois versions sont également disponibles en configuration deux portières. C’est la version Sahara que j’ai essayée, celle qui sera probablement la plus vendue grâce à son équipement adéquat et son prix tout de même raisonnable.

À l’intérieur, quelques détails nous ramène au passé. L’habitacle n’est pas très large et nous sommes constamment à la recherche de l’accoudoir de la portière, l’intérieur de celle-ci nous montrant même quelques sections en acier peint. On remarque également que le tableau de bord, tout en étant moderne, a été adapté à un véhicule qui ne permet pas beaucoup de fantaisie dans ce domaine. Le volant m’a frappé par son design à quatre branches que je trouve très attrayant. Ma première surprise a été de retrouver un GPS à l’intérieur de mon camion d’essai. Après réflexion, c’est dans ce genre de véhicule que le GPS est le plus utile. Vous pourrez retrouver votre chemin même au fond des bois. L’écran central intègre également un système de son Infinity de Chrysler donnant accès à la radio AM/FM et satellite Sirius de même que la lecture des CD et DVD. Une prise pour lecteur MP3 est disponible de même qu’un disque dur intégré où vous pourrez y entreposer de la musique ou des photos. Et bravo aux ingénieurs de son puisqu’ils ont placé des haut-parleurs un peu partout dans l’habitable (même un « sub » à l’arrière) procurant un son de qualité. Les commandes de vitres électriques sont dans la console centrale. Enfin, les commandes de ventilation sont facile à utiliser mais elles semblent fabriquées de plastique fragile. Il n’y a aucune télécommande pour ajuster les rétroviseurs extérieurs, même pas manuelle. On doit ouvrir la vitre pour les ajuster! Les sièges sont confortables mais gagneraient à fournir plus de support latéral puisqu’on se fait joyeusement brasser sur nos routes tiers-mondistes. L’espace pour la tête et les jambes ne fait pas défaut à l’avant comme à l’arrière. Pour les hanches, c’est autre chose puisqu’on est toujours accolé à la portière. Malgré l’étroitesse des portières arrière, l’accès est facilité par la grande ouverture de celles-ci. La banquette s’abaisse facilement, sans enlever les appuie-têtes, afin d’agrandir l’espace de chargement. Dans celui-ci, Jeep a toutefois oublié d’y installer une prise 12 volts. J’ai dû brancher ma glacière à l’avant!

Qui parle de Wrangler parle de conduite cheveux au vent! Je croyais que la cabine rigide était facile à enlever mais c’est un peu plus compliqué que ça. Les deux panneaux au-dessus des places avant sont faciles à enlever mais c’est autre chose pour la partie arrière. Alors que j’aurais cru qu’il s’agissait de simples pinces retenant le toit, celui-ci est plutôt visé à plusieurs endroits nécessitant un outil spécial. Manquant de temps pour manipuler le tout, j’ai décidé de ne rien enlever, me privant ainsi d’une occasion de rouler en toute liberté. Peut-être une autre fois!

La mécanique est simple. Le moteur qui ronronne sous le capot est un V6 de 3,8 litres produisant 202 chevaux et 237lb-pi de couple. Celui-ci peut être accolé à une transmission manuelle à six rapports ou à une boîte automatique à quatre rapports. Cette dernière effectue bien son travail. Le système à quatre roues motrices permet de vous aventurer où les routes sont difficilement carrossables, quand il y a une route! Il profite d’une gamme haute (HI) et d’une gamme basse (LO). La consommation d’essence est importante mais après avoir discuté avec des propriétaires des générations précédentes, il semble que ça se soit amélioré avec l’arrivée du 3,8 litres. Le freinage est bon grâce à quatre freins à disque. La direction est un peu floue au centre et la suspension est calibrée pour le hors-route ce qui n’est pas de tout repos sur la route. C’est beaucoup plus une conduite de camion que celle d’un VUS. Enfin, Jeep a réussi à intégrer quelques coussins gonflables et les freins ABS.

Le Jeep Wrangler Unlimited 2009 est plus en forme que jamais. Il est l’incarnation de la philosophie Jeep à 100%. Il ne fait que de légères concessions à la modernité car il garde beaucoup de l’architecture de ses ancêtres. Il conserve également son côté « macho » pour parader au centre-ville mais vous pourrez maintenant amener la petite famille dans un confort relatif pour faire des excursions ou tout simplement pour aller faire les courses. J’espère que Chrysler ne compte pas éliminer le Wrangler de sitôt car sans le Wrangler, la marque Jeep ne sera plus que le reflet d’elle-même. Avec le Wrangler, Jeep gardera une image forte…

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