La préparation pour le voyage : La Vie Intérieure

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La vie intérieure est un voyage. Avant de partir, une certaine préparation est nécessaire. Si l’on n’est pas préparé, il y a toujours le risque d’avoir à retourner sur ses pas avant d’être arrivé à destination. Lorsque l’on va en voyage et que l’on veut accomplir quelque chose, il faut savoir ce qui est nécessaire pour la route, ce qu’il faut prendre avec soi afin que le voyage soit aisé et que le but soit atteint. Le voyage de la vie intérieure est le plus long voyage que l’on puisse faire puisqu’il s’étend de la vie à la mort, et il faut s’y préparer pour ne pas avoir à retourner après être arrivé à une certaine distance

La première précaution à prendre est de s’assurer qu’on n’a pas de dette. La vie impose une dette à chacun: envers sa mère ou son père, son frère ou sa sœur, envers son mari ou sa femme ou un ami ou ses enfants, envers sa race ou envers l’humanité; et celui qui n’a pas payé son dû est retenu par des chaînes intérieures. La vie terrestre est un échange loyal. Si seulement on pouvait le comprendre! Si l’on savait combien il y a de personnes dans le monde auxquelles on est lié ou relié de quelque manière, combien de nouveaux visages on rencontre chaque jour, si l’on savait qu’à chacun d’eux l’on doit, et que si l’on ne paie pas maintenant, il faudra payer plus tard avec les intérêts. La justice immanente s’exerce au-delà de la justice de ce monde et celui qui ne se conforme pas à cette loi intérieure de la justice est grisé, ses yeux sont fermés, et il ne connaît vraiment pas la loi de la vie. Mais cette griserie prendra fin, le jour viendra où les yeux de chacun seront ouverts et c’est bien dommage que les yeux s’ouvrent quand il est trop tard. Il vaut mieux qu’ils soient ouverts pendant que la bourse est pleine, car, si elle est vide, on sera dans une situation bien difficile. A d’aucuns on doit de la considération, à d’autres le respect, ici le service, là la tolérance, à certains le pardon, à d’autres de l’aide. D’une manière ou d’une autre, dans toutes les relations avec autrui on a quelque chose à payer, et il faut, avant de se mettre en route, s’assurer que tout est payé, complètement payé, que l’on ne doit rien. En outre, il faut avoir le sentiment qu’on a rempli ses devoirs envers son entourage et envers Dieu. Or, celui qui considère comme sacrés ses devoirs envers ceux qui l’entourent rend ses devoirs à Dieu.

Il faut encore, avant de partir, se demander si l’on a appris du monde tout ce que l’on désirait connaître. Si l’on garde une soif de savoir quelconque, il faut la satisfaire complètement avant de commencer le voyage; car, si l’on se dit:  » Je pars, mais j’aurais aimé apprendre encore ceci avant de partir « , on ne pourra pas atteindre son but. On sera tiré en arrière par ce désir d’apprendre. Il faut contenter tous les désirs, toutes les ambitions, toutes les aspirations qu’on a dans la vie. Non seulement cela, il faut partir sans remords, et continuer sans regret. Si l’on est tourmenté par le remords ou par le regret, il faut s’en affranchir complètement avant de prendre la route. On ne doit avoir de rancune contre personne ou de grief du mal qu’on a subi. Car toutes ces choses qui sont terrestres deviendraient une charge sur le chemin spirituel. Le voyage est assez difficile sans qu’on le complique par le poids d’un fardeau. Si l’on s’encombre d’un déplaisir, d’un mécontentement, d’un malaise, d’une inquiétude, on aura de la peine à les porter sur ce chemin. Ce sentier conduit à la Liberté, et, pour s’engager sur le chemin de la liberté, l’homme doit s’affranchir des chaînes de l’attachement et des surprises du plaisir qui le feraient reculer.

En plus de cette préparation, il faut un véhicule dans lequel voyager. Ce véhicule a deux roues qui sont l’équilibre en toutes choses. Si grand que puisse être son pouvoir de clairvoyance et de clairaudience, quel que soit son savoir, celui qui ne voit qu’un côté des choses est limité dans ses possibilités; il ne peut aller bien loin, car son véhicule doit avoir’ deux roues pour avancer. Il faut l’équilibre: l’équilibre entre la tête et le cœur; l’équilibre entre le pouvoir et la sagesse, l’équilibre entre l’activité et le repos. C’est l’équilibre qui permet à l’homme de supporter la fatigue parfois excessive de ce voyage et de progresser, en aplanissant la route. Il ne faut pas croire que ceux qui présentent un manque d’équilibre puissent jamais poursuivre longtemps leur voyage spirituel, si grand que paraisse leur penchant à la spiritualité. Seuls ceux qui jouissent de tout leur équilibre sont capables de faire l’expérience de la vie extérieure aussi pleinement que de la vie intérieure, de trouver le même plaisir dans la pensée et dans le sentiment, de se reposer aussi bien que d’agir. Le rythme est le centre de la vie, et le rythme engendre l’équilibre.

Pour ce voyage, il faut encore se munir de pièces de monnaie qui seront dépensées en route; que sont ces pièces? Elles sont les marques d’attention qu’on donne en paroles et en actions. Il faut aussi des provisions pour la faim et pour la soif, et ces provisions sont vie et lumière. Il faut enfin de quoi se protéger contre le vent et l’orage, contre le chaud et le froid, et ce vêtement protecteur est le vœu de discrétion, le penchant à garder le silence. En partant pour ce voyage, on fait ses adieux, et c’est un détachement affectueux; on laisse quelque chose à ses amis, et ce sont les souvenirs heureux du passé.

À suivre ……………………..

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